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La salle polyvalente du grand hôtel de kintélé a été remplie de fond en comble par les parlementaires, les membres du gouvernement, les autorités politiques, administratives, judiciaires et coutumières, le monde universitaire et divers invités venus assister à la présentation, suivie de la dédicace de l'ouvrage intitulé " l'art oratoire chez les ambosi ", l'œuvre littéraire du professeur Yvon Pierre NDONGO-IBARA, enseignant chercheur à l'université Marien Ngouabi, paru en 2023 aux éditions Cheikh Anta DIOP, au Sénégal.Suivant le présentateur de cette œuvre, le professeur Joseph ITOUA, l'art oratoire chez les ambosi est un ouvrage qui porte 434 pages et est préfacé par le professeur émérite Théophile OBENGA, appelé « mwénè Ndzalé ».

La trame ayant constituée les entrefaites  a été marquée par les interventions tour à tour de Monsieur le Préfet du Département de Brazzaville, Pierre Cébert IBOKO-ONANGA dit « mwénè LARAH », du mot du préfacier,le Pr Théophile OBENGA dit « mwénè Ndzalé », de la présentation ou critique littéraire du Professeur Joseph ITOUA, de l'intervention de l'auteur Yvon Pierre NDONGO-IBARA et de la prise de parole du Ministre d'État, Ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures et de l'Entretien Routier, Jean Jacques BOUYA dit mwénè « Ikwé li tendè misi ».

 

Pour le Préfet du Département de Brazzaville, Pierre Cébert IBOKO-ONANGA, dit mwénè LARAH, dans son mot introductif, il  a peint le décor de cet ouvrage en disant qu'il est « sarcastique pour les uns et significatif pour les autres, selon que l'on est initié ou non » et poursuit en le traitant  comme étant une déclinaison des énigmes et des locutions proverbiales de  l'art oratoire mbosi. Il fait apparaître le caractère sublime de cet ouvrage  en affirmant de suite que :"l'auteur a l'audace d'avoir mis en lumière les aspects superficiels de cet art, sans écorner les dimensions inaccessibles aux non-initiés, nonobstant le véhiculaire affiché à la couverture. Ainsi,  affirmant par la suite que cet ouvrage est essentiel aux ambosi, il déclare: « les mbosi gèrent leur questions de justice par ce biais... ». Faisant allusion à otwérè qui est le véhicule ou l'outil de cet art, il le définit comme « cultivant les vertus de l'équité, d'égalité de chance, la bonne conduite sociale, la sauvegarde des relations sociales et le bon climat inter-village et inter-clan... »

 Concluant son propos, le Préfet de Brazzaville, considère l'otwérè comme l'incarnation de toutes les valeurs utiles au vivre ensemble.

 

Les propos du préfacier, le Pr émérite Théophile OBENGA ont porté d’abord à faire la reconnaissance à la sollicitation de l'auteur à sa personne et a l'apport de ce livre à la littérature chez les mbochis. Il fait de même un bond en arrière en exhumant la mémoire des précurseurs comme Mgr Benoît NGATSONGO, Leyet GABOKA, Sylvain TSAMAS, AMBILI LETEMBET, disant  que ces précurseurs qui avaient écrit sur l’art oratoire mbosi se sont vus ajouté quelque chose à la littérature traditionnelle chez les ambosi par ces derniers écrits. Continuant, le professeur Théophile OBENGA appelle à suivre l'exemple du Pr NDONGO-IBARA et couvrir toutes les régions du Congo, aire culturelle par aire culturelle, car dit-il en substance : " Car la richesse est faite de diversités. Une nation en prenant conscience de toutes aires culturelles devient de plus en plus forte. Car la connaissance éloigne l'ignorance et l'ignorance une fois éloignée, éloigne aussi beaucoup d'autres choses. Donc, il faut ambitionner les savoirs, il faut ambitionner les connaissances..." Poursuit-il encore, il laisse entendre ce qui suit :  « Nous pouvons saluer avec beaucoup de satisfaction le travail accompli par le Pr Yvon Pierre NDONGO-IBARA. Mais pour terminer, je voudrais insister sur la différence entre le talent et le génie. Le talent se rencontre assez facilement, parce que le talent c'est  à peu près dans le domaine du connu, dans le domaine un peu général. Tandis que le génie invente, trouve ce qui n'est pas connu et l'expose à la connaissance de tout le monde. Ici, nous sommes réellement dans le savoir approfondi de la culture mbochi qui est un modèle aussi qui sera un modèle pour toutes les aires culturelles du pays. On peut mieux connaître, et tout le monde s'approprie cette culture, même si ce n'est pas la vôtre, mais à cause de la connaître on y appartient également. Donc c'est un travail très important, donc, je suis très heureux tant de moi, que tant d'autorités, que tant de frères ici présents, pour venir témoigner leur reconnaissance et saluer le Pr NDONGO-IBARA. Et pour terminer, les mbochis disent dans un proverbe assez connu :" Kiéna nga itoué lo bonda lah nga Dia" . Ce qui signifie, je vais laisser la parole à l'auteur lui-même, je m'arrête là et merci beaucoup. C'est par cette maxime riche de résonnance que le préfacier, le Pr émérite Théophile OBENGA a retiré sa langue sur  l’audience à lui accordé.

 

Pour sa part, en guise de critique littéraire, le professeur Joseph ITOUA, enseignant chercheur à l'université Marien NGOUABI, spécialiste d'histoire et civilisation Africaine, considère le livre « l’art oratoire chez les ambosi », comme un livre de civilisation et pense-t-il que l’idée principale de cet ouvrage repose sur la présentation des proverbes mbochi recueillis auprès des acteurs de la parole traduite et commentée. Il poursuit en laissant entendre que, le présent livre n'est pas écrit dans une forme classique, et qu'il est structuré en trois chapitres dont entre autres :

 Le chapitre premier, qui porte sur la présentation sociolinguistique des ambosi, s'appuie sur l'adossement aux grands cours d'eau qui arrosent l'espace occupé par ces  différents peuples. Il y a ainsi, les mbosi de la rive droite de l'Alima avec les Ngarés, les Nguilimas, les mbosi olés, « qu'on appelle généralement dans l'autre côté de la rive gauche, les Angatsongo ».  De la rive gauche de l'Alima se trouvent les mbosi éboyi, les mbosi de mbondzi, les mbosi de tsambitso, les mbosi d'obah, les mbosi de bokouélé, les mbosi de bogniala... Et puis s’ensuit les mbosi des deux rives de la rivière koyo, essentiellement les koyo, en français les « kouyous ». Les mbosi des deux rives de la likouala-mossaka, composés des akoua, les Ngarés, les mbokos, les likouala et les likouba. Les moyes et les boegnés associés  aux ambosi constituent les  « ngala », suivant la rhétorique du Pr NDINGA-MBO.

Le chapitre 2, consacre sa substance sur la présentation de les ambosi, c'est à dire la langue mbosi. Et suivant les travaux de Malcom DUTRY, la langue bantoue parlée dans la cuvette Congolaise en République du Congo est classée dans le groupe C20. Cette langue compte 7 parlés à savoir : mbokos, akoua, Ngarés, koyo, embosi, likouala et likouba.

Le troisième et dernier chapitre, traite de l'alphabet des proverbes mbosi, et constitue le corpus de cet ouvrage du Pr NDONGO-IBARA, avec la présentation par ordre alphabétique de quelques proverbes mbosi. Pour conclure, le présentateur, le Pr Joseph ITOUA, achève sa critique littéraire en affirmant ce qui suit : " L'originalité de l'ouvrage du Pr NDONGO-IBARA réside dans ses apports auprès des locuteurs mbosi, de la communauté scientifique et de la valorisation des langues locales. L'apport auprès des locuteurs mbosi se résume par le fait que les chants, les contes, les légendes, les devinettes, les devises et les proverbes plongent les locuteurs mbosi aux sources de leurs racines ancestrales, de leur culture.

Dans sa prise de parole le Professeur Yvon Pierre NDONGO-IBARA, évoque l'"otwérè" en rappelant, les chanteurs et griot qui ont largement  mis en exergue l'art oratoire mbosi en axant leurs prestations sur les citations et les productions des twérè, ,citant par exemple l'un d'entre eux,  APAKA, qui dans ses chants faisait usage des proverbes mbosi. Il poursuit en laissant entendre que "otwérè a résisté au temps", car dans sa substance otwérè conserve la verve mbosi par la prise de position qui plonge dans le savoir endogène. Dans son ouvrage dit-il, il fait l'honneur au Président Denis SASSOU NGUESSO, en lui dédiant cette œuvre, en reconnaissance à sa personnalité.  Car, comme on dit dans la contré mbosi, "Kounda nga mongo", il s'agit ici de reconnaitre la valeur d'un homme de son vivant, que d'attendre le moment posthume. "Denis SASSOU NGUESSO, est l'ainé de tous les kani dans la conté mbosi"  a t'il renchérit. Le Pr Yvon Pierre NDONGO-IBARA, voulant montré son humilité dans cette œuvre, affirme ne pas en être l'auteur, car  dit il " l'art oratoire mbosi participe d'un patrimoine commun à tous les ambosi",  pour montré sa gratitude à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette œuvre, en pensant particulièrement au ministre d'Etat Jean Jacques BOUYA, qui a été d'un grand apport à la réussite de cet événement. L'auteur affirme dans son propos " Ce livre est différent des autres parce qu'il conduit à une convocation interculturelle pour la co-construction d'un modèle de culture. L'otwérè dit-il, est un art qui représente par l'usage judicieux des maximes dans l'historicité, à la base de nos us et coutumes. C'est aussi la peinture de nos us et coutumes dans les aspects de la vie qui sont : la justice, l'éthique, la morale, la sociabilité, la rhétorique, l'éloquence.."

 

Le dernier intervenant, le Ministre d'État, Ministre de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures et de l'Entretien Routier, Jean Jacques BOUYA, appelé affectueusement mwénè " Ikwè li tendè misi ", a dans sa verve oratoire distillant une éloquence de parolier à la doucereuse consolante et conciliante apporte du baume dans ses propos en reconnaissant la pertinence des orateurs qui l'ont précédé par des exposés brillants  auxquels il ne peut rien ajouter et  qui du reste ont combler la satisfaction de l'auditoire. Mais poursuit-il, dans cette maxime, « la richesse des échanges réputés aussi fort concluants, ne peuvent  en aucun cas faire tarir la discussion ». Le ministre d'Etat Jean Jacques BOUYA, poursuit en disant :"Le jugement est l'art de l'oralité et le pinacle de la monarchie dans nos coutumes et le Président de la République Son Excellence, Denis SASSOUN NGUESSO, a le mérite de porter la dédicace de ce livre. L'auteur valorise dans sa diversité notre culture, car c'est auprès des anciens qu'on tire la connaissance d'où le maxime :  Mieux vaut être accompagner, que de rester solitaire, de même les divergences sont source de dilèmes.".  Il reconnait  la qualité et la contribution de l'œuvre du professeur Yvon Pierre NDONGO-IBARA, qui regorge une richesse culturelle dans l'art oratoire mbosi, ainsi qu’il  fait honneur aux éminents défenseurs de  la civilisation bantoue. Dans la suite de ses propos, Jean Jacques BOUYA,  renchérit en alléguant  que « Les écrits du Pr Yvon Pierre NDONGO-IBARA constituent   un parchemin, un mémento, dans la culture mbosi ». Par ailleurs, il pense aussi que l’art oratoire mbosi par  l'otwérè, est le premier élément de l'identité des mbosi en y alliant la noblesse, la notoriété, la dignité et la loyauté. C’est donc par ces paroles que le concluant de cette cérémonie, mwénè « Ikwè li tendè misi » terminé son  message.

Notant que la présentation de cet ouvrage aussi riche en savoir endogène pour la valorisation des langues locales a accroché la quasi-totalité de  l’assistance, qui s’est ruée à se l’approprier sur place.

Les interventions ayant constituées le déroulé de cette double cérémonie de présentation et dédicace étant ainsi épuisées, les invités ont été conviés à un apéritif digne de ce nom, pour lier l’utile à l’agréable.

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