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Les membres de la plateforme TOURNONS LA PAGE ont organisé ce vendredi 17 septembre à Brazzaville au cours d’une conférence de presse la publication du rapport d’observation des élections législatives et locales de juillet 2022 en république du Congo, devant l’ensemble des professionnels des médias et de la presse congolaise et internationale, dans le but d’informer l’opinion nationale et internationale des faiblesses ayant marqué le déroulement des dites élections.
La coalition Tournons la Page Congo (TLP Congo) qui est une plateforme qui milite pour l’alternance démocratique en République du Congo, lancée officiellement en 2015 au moment où le débat politique a été dominé par le référendum sur le changement de la constitution, a tenu en haleine l’ensemble des professionnels de l’information dans la capitale Brazzaville en rendant publique son rapport sur les élections législatives couplées aux locales pour renouveler la première chambre du parlement et mettre en place de nouveaux élus locaux, rapport qui se propose de mettre à la disposition de l’opinion publique tant nationale qu’internationale le résultat des éléments recueillis par ses membres durant l’accomplissement de leur acte, des informations vérifiées et authentifiées collectées sur le terrain auprès des électeurs, à laisser entendre cette coalition.
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Des informations qui font état d’innombrable irrégularités et dysfonctionnements observés durant tout le processus, depuis la révision des listes électorales jusqu’au règlement des contentieux électoraux. S’agissant de la révision, le reproche est fait à l’administration en charge de la préparation électorale dite CNEI d’avoir utilisés les mêmes listes datant de 2002, ce qui n’a pas permis de combler les attentes du peuple.
Par ailleurs, l’enregistrement des dossiers de candidature a été marqué par le rejet de certains candidats alors que leurs dossiers étaient bel et bien conformes aux critères énumérés dans la loi électorale. D’autres candidats avaient reçu les sommations de retirer leurs candidatures, ainsi plus de 25 circonscriptions sont restées sous l’empire de candidat unique.
La coalition Tournons la Page Congo enfonce le clou en invoquant l’inégal accès aux médias tant public que privés réservé aux candidats de l’opposition qui n’ont eu accès qu’à hauteur de 5% de ceux-ci, contrairement aux partis d’obédiences présidentiel qui ont fait usage de 95% de passage sur ces médias.
Tout de même, les intervenants font le constat qu’en dépit de quelques rares et timides altercations entre les militants, les élections législatives et locales se sont déroulées dans un climat apaisé, mais de nombreuses irrégularités ont été enregistrées. Il s’agit entre autres, du bourrage des urnes, de l’achat des consciences, l’absence des cartes d’électeurs, l’absence des noms d’électeurs sur les listes électorales, de l’expulsion des délégués des candidats ne faisant pas allégeance au camp présidentiel des bureaux de votes.
Excepté quelques milieux ruraux de la zone septentrionale, le taux de participation aura été faible dans des grandes agglomérations telles que Brazzaville et Pointe-Noire, où il ne dépasse pas les 25%. Dans la plupart des cas, les résultats rendus publics n’était pas l’expression du verdict des urnes. A plus forte raison, certains candidats dont les dossiers ne figuraient pas sur les bulletins avaient été à la surprise générale, élus ou avaient obtenu des sièges. De même tous les candidats qui avaient introduit des recours en annulation ont été déboutés par la Cour Constitutionnelle.
Un certain nombre des faits ayant marqué les scrutins de juillet 2022 sont à déplorer, tel que, le manque de formation du personnel électoral, la redevabilité et la responsabilité des élus ou des institutions, en l’espèce l’Assemblée Nationale. Aussi, on voit l’émergence des candidatures uniques dans plusieurs circonscriptions électorales, avec le risque de rompre le principe du pluralisme politique consacré par la constitution à l’émergence des dynasties politiques compte tenu de la montée des candidatures des filles et fils et parents des acteurs politiques.
D’où le constat général qu’une fois de plus, le Congo à échoué dans le processus de consolidation de sa démocratie. On pourrait même dire que le pays a marqué un bon en arrière. Ce qui, une fois encore, n’aurait fait que remettre en cause la légitimité des élus, renforçant ainsi la crise de confiance entre les élus et le peuple. Il y a donc impérieuse nécessité de faire une révision complète de la gouvernance électorale au Congo, a ainsi conclu la plateforme Tournons la Page Congo.
Les intervenant à la conférence de presse ont également remis sur la sellette la question des prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles pour simplement avoir osés user de leurs droits civils en prenant disons- le, le risque de se présenter aux élections dans l’idéal de servir leur pays. Il n’est pas normal de se retrouver en prison pour avoir participer à une élection. Aussi, ils ont tiré la sonnette de l’alarme à l’endroit des journalistes afin de relancer le débat sur la question des prisonniers politiques dans notre pays.
La présente conférence de presse s’est poursuivie par la lecture des recommandations phares formulées à l’endroit du gouvernement et du pouvoir judiciaire.
A l’endroit du gouvernement, la plateforme exige de poursuivre le dialogue inclusif entre les différents acteurs politiques en vue de trouver des mesures consensuelles qui vont permettre de convoquer les états généraux sur la gouvernance électorale qui jetteront les bases sur un certain nombre d’aspect à savoir :
- Organiser le recensement administratif de la population en vue de mettre en place un fichier électoral biométrique ;
- Instaurer une carte d’électeur biométrique ;
- Élaborer un nouveau découpage juste et égalitaire ;
- Reformer la commission indépendante nationale d’observation électorale ;
- Alléger l’implication de la direction générale des affaires électorales (DGAE) ;
- Prononcer la libération de tous les prisonniers politiques ;
- Initier un projet de loi sur l’invalidation d’une élection surtout lorsque le taux de participation est faible, ce projet de loi doit comporter une disposition qui fixe un seuil de participation si ce seuil n’est pas atteint l’élection doit être invalidée ;
- Instituer le Plafonnement des dépenses de campagne pour tous les candidats ;
- Initier un projet de loi interdisant toute donation en période électorale et pré-électorale pour tous les prétendants candidats aux élections ;
- Accorder les accréditations à toutes les organisations de la société civile qui souhaitent procéder à l’observation des élections.
Au pouvoir judiciaire, il lui a été formulé les recommandations ci-après :
- Juger en toute indépendance et équité les contentieux électoraux ;
- Solder tous les contentieux quant au fond surtout, la problématique de la corruption en période électorale ;
- Interpeller ou mener une action judiciaire contre tout candidat où ses soutiens ayant tenus des propos incitants à la haine ethnique, aux replis identitaires contre tout autre candidat pendant la campagne électorale ou à tout autre moment du processus électoral…
A l’issue de la prononciation des dites recommandations, une séance de questions et réponses a été accordée pour l’éclairage de la lanterne des journalistes.